L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) représente la troisième cause de mortalité en France et la deuxième cause de mortalité́ dans le monde.

Chaque année, 130 000 nouveaux patients sont touchés par une pathologie touchant les vaisseaux sanguins cérébraux. Parmi eux, beaucoup survivront mais les conséquences seront lourdes sur leur quotidien. En effet, l’AVC est la première cause de handicap acquis de l’adulte et représente la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer.

L’âge représente un facteur de risque : 25 % des patients qui font un AVC ont moins de 65 ans, et plus de 50 % ont 75 ans et plus. Aussi, l’adoption de mesures préventives afin de diminuer les facteurs de risques est nécessaire.

A travers cet article, nous faisons le point pour vous aider à mieux comprendre le(s) mécanisme(s) de l’AVC et quelles bonnes habitudes adopter pour diminuer les facteurs de risque.

Les différents types d’AVC

L’AVC ischémique (ou infarctus cérébral)

Le cas le plus fréquent d’AVC résulte d’un accident ischémique (75 à 85% des cas).

L’ischémie est due au fait qu’une artère est bouchée par un fragment d’une plaque riche en cholestérol (athérome) ou par un caillot de sang.

L’obstacle vient alors bloquer l’apport en sang de la zone que l’artère est censée perfuser. En fonction du territoire couvert par l’artère, les conséquences de l’ischémie seront plus ou moins importantes.

L’AVC hémorragique 

L’AVC hémorragique survient dans 15 à 25% des cas. Il est dû le plus souvent à une rupture d’anévrisme.

L’anévrisme est une dilatation anormale de la paroi d’un vaisseau sanguin. Cette distension entraîne la création d’une poche de sang. Quand les artères se dilatent, elles s’amincissent et se fragilisent. Avec le temps, le mécanisme peut provoquer une fuite ou, plus grave, une rupture, parfois fatale.

Les crises d’hypertension vont fragiliser les vaisseaux et augmenter le risque de survenue d’un AVC. Les tumeurs, et divers troubles de la coagulation peuvent, eux aussi, entraîner des hémorragies cérébrales.

L’Accident Ischémique Transitoire (AIT)

Lorsque l’obstruction de l’artère cérébrale se résorbe d’elle-même et ne provoque pas de séquelle, on parle d’accident ischémique transitoire. Ses symptômes sont les mêmes que l’AVC, mais ils ne sont que passagers (de quelques secondes à quelques minutes). L’AIT peut donc passer inaperçu. Néanmoins, il peut être avant-coureur d’un AVC plus grave, c’est donc une urgence : il faut appeler le 15.

Manifestations cliniques

Qu’il soit d’origine ischémique ou hémorragique, l’AVC ou l’AIT va se manifester par des signes cliniques qui résultent de 3 atteintes différentes :

La première résulte d’une souffrance des neurones qui ne sont plus irrigués. Celle-ci va provoquer un mal de tête brutal, intense et inhabituel ainsi que des troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma.

 

Cette souffrance cérébrale va aussi toucher des nerfs qui sont des ramifications directes du cerveau : les nerfs crâniens. 12 paires contrôlent de nombreuses fonctions sensitives et motrices de l’organisme. Leur atteinte peut entraîner :

  • Une perte de sensibilité ou un engourdissement du visage, entraînant une déformation ou une paralysie de celui-ci,
  • Des troubles de la vision : cécité unilatérale (d’un seul œil), hémianopsie (perte de la moitié du champ visuel pour chaque œil) ou diplopie (vue double),
  • Des troubles du langage (tels que l’aphasie ou la dysphasie) ou d’élocution en raison d’une difficulté à articuler (dysarthrie).

Enfin, le défaut de perfusion va provoquer une atteinte des zones contrôlant les nerfs périphériques (schématiquement les nerfs qui contrôlent les muscles des membres). Cela se manifeste par :

  • Une perte de sensibilité, une faiblesse musculaire, une paralysie d’un ou plusieurs membres, souvent d’un seul côté du corps (hémiplégie),
  • Des troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres, qui vont entraîner des tremblements et des mouvements anormaux. 
Patiente recevant son traitement de chimiothérapie

5 mesures préventives recommandées par Santé Publique France

Afin de limiter le risque de survenue d’un AVC et de ses conséquences désastreuses, il est possible d’adopter quelques bons réflexes qui vont permettre de diminuer les facteurs de risque.

Contrôler sa pression artérielle

L’hypertension artérielle est le principal facteur de risque d’AVC. En effet, l’hypertension artérielle (HTA) correspond à une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères. Au fur et à mesure cette force va fragiliser les artères. Par ailleurs, on estime que 50% des hypertendus ne sont pas au courant de leur pathologie. Un contrôle régulier permet donc d’identifier s’il on est soumis à ce facteur de risque ou non.

Manger sainement

Adopter une alimentation saine demeure un acte de prévention efficace. Au-delà des 5 fruits et légumes par jour, une consommation régulière de poissons gras (thon, maquereau, etc.) et des plats faits maison permet d’apporter des nutriments bons pour la santé (des vitamines et les fameux acides gras oméga-3 et oméga-6). Il est également important de contrôler les apports en sel.

Contrôler son cholestérol

Sans tomber dans l’excès, il est important de surveiller sa cholestérolémie au moins tous les 5 ans. On estime que lorsque le cholestérol sanguin total est inférieur 1,6g/l, on limite aussi la formation des plaques d’athérome.

Avoir une activité physique

La sédentarité constitue aussi un facteur de risque. Pour préserver la santé de votre système cardio-vasculaire, au moins 30 minutes de marche par jour sont nécessaires pour diminuer significativement le risque d’AVC.

Arrêter de fumer

Enfin, il faut être conscient que la consommation régulière de cigarette multiplie par 2 le risque d’AVC ischémique cérébral. Aussi, si vous voulez franchir le pas et arrêter de fumer, vous pouvez vous rapprocher d’un professionnel de santé qui saura vous accompagner. Vous pouvez trouver des ressources vers le sevrage tabagique sur le site https://www.tabac-info-service.fr.

Un AVC va entraîner des séquelles plus ou moins graves et persistantes. Cela dépend de la nature de l’AVC, de sa localisation et de son étendue. La rapidité de la prise en charge est donc primordiale. En cas d’AVC, il faut appeler en urgence le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen), cet appel étant gratuit.

Si vous présentez des facteurs de risque, il est nécessaire d’en parler à votre médecin et d’adopter les mesures hygiéno-diététiques préventives qui seront associées ou non à un traitement médicamenteux.

Cet article a été rédigé par le comité scientifique composé de pharmaciens et d’une diététicienne, avec l’aide de l’équipe communication.

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