L’ostéoporose : en savoir plus sans tomber sur un os !
En cette fin d’année, vous allez peut-être rendre visite à vos grands-parents. Ils souffrent potentiellement d’ostéoporose et vous ne savez pas comment les accompagner ? Cette maladie est courante avec l’âge, et est la plus fréquente du système osseux. Elle entraine un risque accru de fractures et de nombreuses complications.
La maladie : explication et anatomie
L’espérance de vie est en constante accession depuis les années 50 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Ainsi, la population âgée a considérablement augmentée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime cette population à 12 milliards d’individus en d’ici 2025. Or, le vieillissement est associé à de nombreuses maladies chroniques, dont l’ostéoporose. Cette pathologie métabolique est la plus fréquente avec l’âge.
L’os, bien que composé en grande partie d’une structure minérale, est bien un organe vivant. A ce titre, comme tous les autres, il est constamment renouvelé. En effet, il y a un équilibre entre les ostéoclastes qui détruisent l’os pour libérer des phosphates et du calcium dans l’organisme et les ostéoblastes, qui au contraire, vont capturer le calcium et les phosphates pour construire de l’os. Le fonctionnement de ces cellules est contrôlé par des hormones et l’activité des ostéoblastes diminue au cours de la vie.
La perte osseuse est un phénomène naturel arrivant avec l’âge. L’ostéoporose est une maladie osseuse qui se caractérise par une diminution de la densité osseuse et des altérations de la micro-architecture des os. Ces impacts fragilisent l’os et augmentent le risque de fractures. Les fractures en résultant, autrement appelées fractures ostéoporotiques, sont fréquentes après 55 ans chez les femmes et 65 ans chez les hommes. Ces fractures concernent majoritairement la colonne vertébrale, l’avant bras, le poignet, la hanche ou l’épaule (humérus). Ces fractures impactent fortement l’autonomie du malade.
Celles-ci peuvent être à l’origine d’une diminution de la qualité de vie, d’une hospitalisation, d’une invalidité et une mortalité accrue. Elles peuvent amener des douleurs chroniques invalidantes. Cette maladie est à différencier de l’arthrose, qui se caractérise par une destruction du cartilage des articulations.
Quelques chiffres
Une femme sur trois et un homme sur cinq de plus de 50 ans souffrent de fractures ostéoporotiques. Dans le monde, une fracture ostéoporotique survient toutes les trois secondes. La prévalence mondiale de l’ostéoporose chez les femmes âgées est de 35,3% et chez les hommes de 12,5%.
Diagnostique
Avec l’âge, il est fréquent que le médecin vous propose un dépistage de l’ostéoporose. L’examen qui évalue la densité des os est l’ostéodensitométrie. Lors de cet examen, une faible irradiation mesure la densité osseuse et le contenu en minéraux de la colonne vertébrale, du col du fémur ou du squelette entier. Cela permet de déterminer le degré de déminéralisation du squelette et l’importance du risque de fracture. Selon l’OMS :
- ostéopénie : perte osseuse comprise entre 10 et 25 %
- ostéoporose : perte osseuse égale ou supérieure à 25 %
Un traitement préventif des fractures liées à l’ostéoporose est indiqué uniquement devant un risque fracturaire élevé. Celui-ci dépend de la densité minérale osseuse (DMO) mesurée lors de cet examen et de l’existence d’autres facteurs de risque de fracture. Une faible DMO peut nécessiter un bilan biologique pour rechercher une affection maligne endocrinienne ou métabolique.
Le risque de fracture ostéoporotique est également évalué grâce à des outils mis à disposition des médecins qui s’intéressent à la densité minérale osseuse, l’âge, poids, la consommation de tabac, d’alcool, les carences en vitamine D et calcium, les antécédents de fractures…).
Facteurs de risque
Cette maladie concerne plus les femmes que les hommes. Cela peut s’expliquer par le fait que les hommes ont généralement plus de masse osseuse que les femmes. Mais cela peut égaler s’expliquer par les hormones sexuelles. En effet, les œstrogènes et les androgènes sont des hormones qui contrôlent le remodelage osseux et favorisent la formation d’os jeune.
Chez les femmes, la diminution des œstrogènes postménopausiques, et chez l’homme, des antécédents de fractures sont les facteurs de risque les plus courants. Une carence en vitamine D peut perturber le renouvellement de la structure osseuse.
Ainsi, le sexe féminin, l’âge, les antécédents familiaux, la prise prolongée de médicaments à base de cortisone, le mode de vie sont des facteurs de risque associés à l’ostéoporose.
Adapter son alimentation pour limiter l’ostéoporose
Pour lutter contre cette maladie, il est important d’avoir un apport suffisant en calcium. En effet, le calcium a un rôle de structure puisqu’il assure la solidité du squelette et la rigidité des dents. Il a également un rôle fonctionnel important au sein de notre organisme (influx nerveux, excitabilité neuromusculaire, contraction musculaire…). La vitamine D a un rôle clé dans la solidité des os, en permettant à l’intestin d’absorber le calcium alimentaire indispensable à la minéralisation du tissu osseux. Sa carence aggrave la perte du capital osseux des individus. Elle n’est naturellement pas présente dans notre organisme.
Une partie de la vitamine D provient de la synthèse endogène à partir du cholestérol au niveau des cellules des couches profondes de notre épiderme sous l’action des UV lors de notre exposition au soleil. L’alimentation est une source exogène de vitamine D, présente dans les poissons gras, les œufs, le beurre, les abats et le lait entier.
En plus d’une alimentation saine, il est conseillé de limiter le tabac et l’alcool. La consommation de thé vert, de supplément de calcium et l’exercice sont inversement associés à la survenue de cette maladie.
Auteur : Marion Ricour, Docteure en Biologie Santé, Responsable Scientifique chez Pharmacodietetics
Ainsi que notre comité éditorial, composé de :
Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics
Caroline Melkonian, Responsable diététique chez Pharmacodietetics
Sources :
Bibliographie :
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Sitographie :
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