Movember : quel cancer se cache derrière toutes ces moustaches ?

10 Nov,21 | Pathologie

De plus en plus d’hommes jouent le jeu de se laisser pousser la moustache chaque année en Novembre, ça vous surprend ? On vous explique !

Depuis 2003, d’origine australienne, « Movember » est une campagne de prévention qui a lieu chaque année en Novembre dans le monde entier afin de soutenir la lutte contre le cancer de la prostate et plus généralement les maladies masculines. Cet article vous explique brièvement cette maladie. 

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ? 

Quelques chiffres

Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculins suivi de celui du poumon et du colon, il en représente  25 %. Il concerne généralement les hommes de plus de 50 ans et son incidence augmente avec l’âge.

En 2018, 1,2 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le monde et près de 360 000 hommes en sont décédés.        En France, il représentait 50 400 nouveaux cas en 2018. L’incidence de ce cancer est beaucoup plus forte dans les pays occidentaux. Cependant, il présente un très bon pronostic avec un taux de survie à 5 ans de plus de 90%.

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Définition et anatomie

Le cancer de la prostate est une pathologie qui se développe à partir de cellules de la prostate qui se transforment et se multiplient de manière anormale jusqu’à former une tumeur maligne. 

La prostate est une petite glande qui fait partie de l’appareil reproducteur masculin. Elle entoure le canal de l’urètre qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur. Elle produit le liquide prostatique qui entre dans la composition du sperme (20 % de sa composition) en se mélangeant aux spermatozoïdes en provenance des testicules. 

Le cancer de la prostate prend généralement naissance au niveau des cellules glandaires. L’adénocarcinome est le type de cancer de la prostate le plus courant (95 %). 

Des symptômes ne sont pas systématiques mais peuvent concernées les voies urinaires : mictions perturbées et plus fréquentes. Elle peut provenir d’un vieillissement, d’une présence d’obésité abdominale et/ou à un manque d’activité physique. Un traitement adapté et personnalisé sera proposé par le médecin et peut être médicamenteux ou chirurgical. 

Certains hommes, avec l’âge, souffrent d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) autrement appelé adénome prostatique. La prostate devient très volumineuse due à l’augmentation du nombre de cellules de cet organe et gêne l’émission d’urine. Cette maladie est à différencier du cancer de la prostate et n’augmente pas le risque de le développer. Il est très fréquent que la taille de la prostate augmente à l’âge de 70 ans.

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Facteurs de risque et dépistage

Le principal facteur de risque de cette pathologie est l’âge (le taux d’incidence est de 50 %des hommes de 50 ans et de 80 % à 80 ans). Cependant des antécédents familiaux peuvent également entrer en jeu, les origines ethniques (origine afro-antillaise présente un risque accru) ou encore les facteurs environnementaux tels qu’une alimentation déséquilibrée (riche en graisses) ou l’obésité et le syndrome métabolique. 

Pour dépister cette maladie, un toucher rectal est souvent proposé afin de palper la prostate et de détecter d’éventuelles modifications, il est fréquemment accompagné d’un dosage sanguin de l’Antigène Prostatique Spécifique (PSA), un marqueur de pathologie prostatique présent dans la prostate et dans le sang du patient. Si celui-ci présente un taux important, cela peut indiquer la présence d’une tumeur. Son dosage sera effectué tout au long de la prise en charge du cancer afin de contrôler l’évolution de la pathologie.

Cependant, la présence de ce marqueur peut également provenir d’autres raisons telles qu’un rapport sexuel récent, un adénome prostatique ou encore une prostatite. Enfin une échographie transrectale (ETR) est effectuée afin de réaliser des biopsies de la prostate pour confirmer ou non la présence d’un cancer. Cet examen consiste à prélever un échantillon de l’organe afin de l’analyser dans un laboratoire d’anatomopathologie.

L’analyse microscopique des cellules permet de détecter la présence des cellules cancéreuses, de connaître ainsi le stade d’avancement du cancer et de calculer le score de Gleason. Ce score évalue la structure architecturale de la glande et pose ainsi le diagnostic du cancer et les traitements appropriés.

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Les différents stades du cancer de la prostate et les traitements

Les stades du cancer sont déterminés à partir du seuil d’avancement de la maladie qualifié après ces examens. Ils sont basés sur la taille de la tumeur, les zones concernées et les possibles extensions tumorales.

Le cancer peut être alors défini comme localisé ou avancé :

  • Au stade 1 : le toucher rectal ne permet pas de détecter le cancer, il existe cependant la présence de quelques cellules cancéreuses, sans symptômes apparents.
  • Au stade 2 : les nodules sont ressentis au toucher rectal et les cellules cancéreuses sont présentes uniquement au niveau de la prostate sur un ou les deux lobes.
  • Au stade 3 (avancé) : le cancer s’étend au-delà de la prostate et/ou des vésicules séminales. Il peut concerner les organes proches de la prostate tels que la vessie ou le rectum.

Différents traitements sont possibles en fonction des types de cancer et du niveau d’atteinte. Couramment les premiers traitements, les « néoadujvants » (chimiothérapie ou hormonothérapie) sont destinés à réduire la taille de la tumeur avant l’opération afin d’en améliorer l’efficacité. Ils sont suivis d’une chirurgie, appelée dans ce cas prostatectomie dans le but d’enlever les tissus touchés par les cellules cancéreuses :

  • Si elle consiste à retirer toute la prostate ainsi que les vésicules séminales, on parle alors de prostatectomie totale ou radiale.
  • Quand elle concerne les tumeurs localisées à faible risque, elle peut être associée à un curage ganglionnaire.

La chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie sont les principales thérapies utilisées dans la prise en charge du cancer de la prostate. Ces traitements peuvent induire des effets secondaires importants pour le patient, et plus particulièrement dans ce type de cancer, ils peuvent induire une fatigue importante, une incontinence urinaire, des troubles de l’érection et la prostectomie totale induit une impossibilité définitive d’éjaculer.

Messieurs, si vous ressentez des problèmes de santé, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Il vous proposera peut être un dépistage du cancer de la prostate et vous informera de son déroulement. 

medecin

Auteur Marion Ricour, Docteure en Biologie Santé, Responsable scientifique chez Pharmacodietetics

Ainsi que notre comité éditorial, composé de :

Caroline Melkonian, Diététicienne nutritionniste, Responsable diététique chez Pharmacodietetics

Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics

 

Sources :

Bibliographie

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Center M.M., Jemal A., Lortet-Tieulent J., Ward E., Ferlay J., Brawley O., Bray F. International variation in prostate cancer incidence and mortality rates. Urol. 2012;61:1079–1092. doi: 10.1016/j.eururo.2012.02.054.

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Matsushita M, Fujita K, Nonomura N. Influence of Diet and Nutrition on Prostate Cancer. Int J Mol Sci. 2020;21(4):1447. Published 2020 Feb 20. doi:10.3390/ijms21041447

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Sitographie

L’essentiel sur le cancer de la prostate, 2021. https://www.roche.fr/fr/patients/info-patients-cancer/comprendre-cancer/diagnostic-cancer-prostate-psa.html

Cancer de la prostate. https://www.mangerbouger.fr/pro/sante/alimentation-19/nutrition-et-pathologies/cancer-de-la-prostate.html

Le cancer de la prostate, 2021. https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-de-la-prostate

Le cancer de la prostate. https://www.mangerbouger.fr/pro/sante/alimentation-19/nutrition-et-pathologies/cancer-de-la-prostate.html

Le diagnostic, classification et différents stades du cancer de la prostate, 2021. https://radiotherapie-hartmann.fr/actualites/cancer-prostate/le-diagnostic-du-cancer-de-la-prostate-et-la-classification/