Chaque année, le monde entier se mobilise lors de la collecte de dons du Sidaction. En 2019 dans le monde, plus de 38 millions de personnes étaient infectées au VIH, le virus responsable du sida.

Cette épidémie perdure, mais comment ce virus s’attrape-t-il ? Peut-on guérir de cette maladie ? Comment s’alimenter lorsque l’on en souffre ?

Autant de questions auxquelles on répond dans cet article… afin de mettre fin au idées reçues sur le sida et le VIH !

Qu’est-ce que le VIH et comment se transmet-il ?

Le VIH : quelques infos biologiques

Le VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine, est un virus à ARN. L’Acide ribonucléique est une molécule qui a de nombreuses fonctions dans une cellule. Il s’agit d’un acide nucléique essentiel dans le transport du message génétique et la synthèse des protéines (source : Le Robert). Ce virus du VIH a une particularité : il fait partie de la famille des rétrovirus. Cette famille possède une enzyme, la transcriptase inverse, capable de transcrire l’ARN en ADN (alors que la plupart des cellules et des virus ont uniquement la possibilité de transcrire l’ADN en ARN). Cet ADN complémentaire s’intègre alors dans la cellule-hôte permettant au rétrovirus de se répliquer.

Comme tout virus, le VIH est formé d’un centre qui contient l’ARN viral, les enzymes et les protéines virales. Autour, une enveloppe virale joue un rôle essentiel dans l’accès du virus aux cellules.

Le virus du VIH présente également des particularités génétiques probablement importantes pour son action sur les cellules humaines :

  • La latence est la capacité de l’ADN viral obtenu par la transcription inverse de s’intégrer dans le génome de la cellule hôte. Cette latence est responsable de la lenteur du développement de l’infection et de sa persistance dans l’organisme ;
  • La variabilité génétique est la capacité à modifier les gènes, les rendant ainsi résistants à certains médicaments et difficiles à reconnaître par les cellules immunitaires ;
  • La présence de gènes de régulation qui peuvent moduler la capacité infectante du virus.

Il existe environ 200 souches de VIH, appartenant grossièrement à deux groupes : le groupe I se retrouve sur l’ensemble de la planète et le groupe II prédomine en Afrique de l’Ouest.

Comment se transmet le VIH?

L'association Sidaction lutte contre le sida.

La première chose à savoir est que le virus est fragile en dehors des cellules, ce qui rend impossible la contamination par les objets, par le toucher, par la sueur…

Ensuite, il convient de rappeler que la contamination par le VIH est une contamination interhumaine, c’est à dire, d’humain à humain.

La question est souvent posée, malgré la multitude d’informations dont on dispose aujourd’hui : comment devient-on séropositif ?

Pour qu’il y ait contamination, deux conditions doivent être remplies :

  • La présence d’une quantité suffisante de virus dans le produit contaminant qui se trouve être certains liquides, tels que : sang, sperme, liquide séminal, sécrétions vaginales et lait maternel ;
  • Le contact de ce liquide avec une porte d’entrée permissive : muqueuses ou sang.

La transmission peut donc se faire par contact sexuel (vaginal, anal, oral), par le partage d’aiguilles, par du matériel médical incorrectement stérilisé, par passage placentaire de la mère à l’enfant ou lors de l’allaitement. Concernant ce dernier point, il est à noter que dans la plupart des pays occidentaux, la contamination de la mère à l’enfant peut être évitée grâce à la prise d’un traitement (voir notre diaporama ci-dessous).

Le sida, la maladie qui résulte de l’infection au VIH

Sida signifie Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise. Il s’agit de la phase terminale de la contamination au VIH. À ce stade, la destruction des cellules immunitaires spécifiques (les lymphocytes T CD4) arrive à un point où l’organisme ne peut plus se défendre contre d’autres maladies. Sans traitement antirétroviral efficace, à ce stade, une personne atteinte devient très vulnérable.

Comment reconnaître les signes du VIH et comment se soigner ?

Comment savoir si on a été infecté au VIH ?

Pour déterminer si une personne a été infectée au VIH ou non, le diagnostic doit être fait en plusieurs temps : 

  • On effectue un premier prélèvement sanguin. 
  • Un test de dépistage est réalisé sur cet échantillon. S’il est positif, alors on effectue un test de confirmation, toujours sur cet échantillon. 
  • Si ce test de confirmation est positif, on effectue un deuxième prélèvement sanguin sur lequel on effectue un test de dépistage. 

C’est seulement si ces trois tests sont positifs que l’on peut poser le diagnostic d’infection au VIH .

Vaccin préventif contre le VIH : ce n’est pas encore pour tout de suite

Depuis les premiers cas à la fin du 20e siècle est la découverte du virus en 1983, aucun vaccin, ni préventif, ni curatif n’est toujours disponible. 

Cependant, des essais cliniques sont à l’ordre du jour concernant un vaccin contre le VIH en France ! C’est une lueur d’espoir après des dizaines d’années de recherches. L’Agence nationale de recherche contre les maladies infectieuses (ANRS) a annoncé le lancement d’un essai de la phase 1 d’un vaccin préventif contre le VIH, le jeudi 25 mars 2021.

Après des années de recherches, les chercheurs français ont-ils enfin trouvé la recette « miracle » qui permettrait de ralentir cette épidémie de VIH ? La durée de participation à l’essai clinique est de 12 mois. Nous en saurons plus à l’issu de cette période. L’objectif de ce vaccin préventif est de protéger contre les diverses formes de VIH. Pour ce faire, des anticorps monoclonaux seront injectés dans les cellules dendritiques afin de déclencher une réponse immunitaire. 

Quel est le traitement pour le VIH ?

Depuis la découverte du SIDA en 1981 et du virus qui en est la cause (le rétrovirus VIH), en 1983, des dizaines de nouveaux médicaments antirétroviraux ont été développés pour traiter l’infection au VIH.

Les différentes classes de médicaments antirétroviraux ont été développées à partir de la compréhension du cycle de réplication du virus. Ainsi, chaque classe cible une étapeclé de ce cycle afin de l’enrayer. Aujourd’hui, ils sont automatiquement donnés en association, généralement 3, c’est la trithérapie combinée (combinée car il y a au moins deux mécanismes d’action différents).

Ensemble, ils sont beaucoup plus efficaces pour contrôler le virus et moins susceptibles de favoriser la résistance aux médicaments que lorsqu’ils sont administrés séparément. Le traitement antirétroviral combiné empêche le VIH de se multiplier et peut faire disparaître le virus dans le sang. Il permet ainsi au système immunitaire du patient de récupérer, de combattre les autres infections et d’éviter le développement du sida et d’autres effets à long terme de l’infection à VIH.  

Le VIH est le virus responsable de l'infection qui peut déboucher sur le sida.

Le VIH/sida en France et dans le monde : histoire et épidémiologie

Histoire du virus du VIH et du sida

Face au nombre de cas, on peut affirmer que la lutte contre le sida est encore un enjeu actuel. Mais cela ne date pas d’hier… alors : quand est apparu le sida en France ? Le premier cas ayant contracté le VIH en France date de 1981. Ce n’est que deux ans après que le virus a été découvert.

En effet, c’est en 1983 que le virus du VIH-1 a été identifié par des chercheurs de l’Institut Pasteur. D’ailleurs, les professeurs en question, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, ont reçu le prix Nobel de médecin en 2008 pour la découverte du VIH.

37 ans après la découverte du virus, les scientifiques effectuent encore des travaux portant sur la recherche d’un vaccin contre ce rétrovirus qu’est le VIH.

Les malades du VIH et du sida en France

En France, ce n’est pas moins de 6200 personnes qui sont infectées par le VIH. Parmi elles, 29% ont été diagnostiquées à un stade avancé. Cela peut s’expliquer par le fait que beaucoup ignorent leur séropositivité. En effet, 24000 personnes ignoreraient être porteuses du VIH, selon Sidaction. Pour diminuer ce taux, plus de dépistages doivent être réalisés. Cependant, l’accès au dépistage, tout comme à la prévention et aux soins, est inégale. Cette problématique est d’ailleurs, l’un des objectifs de l’association Sidaction.

Les malades du VIH et du sida à travers le monde

À l’échelle mondiale, plus de 38 millions de personnes sont porteuses du VIH. L’Afrique subsaharienne voit sa population fortement touchée par cette maladie : plus des deux tiers des subsahariens sont infectés au VIH. À titre d’exemple, au moins 1 adulte sur 5 est infecté par le VIH ou a développé le sida en Zambie.

72 000, c’est le nombre de décès causé en une année par ce virus en Afrique du Sud en 2020. C’est dans cette région du globe que le taux de mortalité du VIH est le plus important, non loin devant l’Inde.

Comment s’alimenter lorsque l’on est atteint du VIH?

VIH et alimentation : pourquoi il est important de s’alimenter de façon adaptée

L’infection au VIH a comme principale incidence la malnutrition et une perte de poids involontaire. Elles peuvent être dues au virus en lui-même ou à la prise du traitement.

Les besoins énergétiques des malades du sida au infectés au VIH sont généralement augmentés du fait des poussées de fièvre et des infections opportunistes. Le VIH peut entraîner une inflammation locale de l’intestin et limiter l’absorption des nutriments et des médicaments. Cela entraîne une perte de poids liée à une fonte de la graisse et des muscles (la cachexie) ainsi que des carences en vitamines et minéraux. De plus, la prise de traitements antirétroviraux peut avoir un effet anorexigène, entraîner des nausées, de la diarrhée et de la fatigue.

Dans tous les cas, en cas de diarrhée importante, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé afin de la stopper le plus rapidement et aussi d’éviter une déshydratation trop poussée.

S’alimenter lorsque l’on est atteint du VIH devient alors un vrai casse-tête. L’alimentation doit être équilibrée et variée mais quelques préconisations doivent être mises en place en fonction de l’évolution du poids et des symptômes. Le but de l’alimentation est d’assurer au patient un poids normal et de couvrir ses besoins nutritionnels.

VIH et alimentation : comment s’adapter

Le traitement contre le VIH ne guérit pas, il permet de "mieux vivre" avec la maladie.

Lorsque des complications surviennent, il est nécessaire d’adapter son alimentation : 

  • Pour lutter contre le manque d’appétit, on peut jouer sur l’aspect des assiettes en faisant des présentations attrayantes et sur la saveur en ajoutant des épices et des aromates. De plus, il ne faut pas hésiter à fragmenter les repas si le manque d’appétit est présent. Cela permet d’étaler les prises alimentaires sur la journée tout en ayant un apport énergétique suffisant.
  • En cas de dénutrition ou de perte de poids importante, l’alimentation peut être enrichie. On peut par exemple, enrichir une soupe avec de la poudre de lait ou du fromage fondu ou encore du jambon mixé, faire des smoothies à base de fruits frais et de lait, yaourt ou poudre de lait ;
  • En cas de nausées, éviter les aliments difficiles à digérer comme les graisses cuites ou les légumes à goût prononcé tels que les choux. Éviter également la consommation d’alcool et de café.
  • En cas de fièvre et/ou de diarrhée, penser à bien s’hydrater tout au long de la journée et sans attendre la sensation de soif.
  • En cas de diarhée, on privilégie le régime riz, carottes et compotes.

Enfin, il faut être vigilant à l’hygiène en cuisine lorsque l’on est porteur du VIH. En effet, une mauvaise hygiène peut être un facteur de risque pour le patient. Et pour cause, le patient atteint par le virus du VIH est vulnérable à toutes infections et notamment celles provenant des aliments !

L’une des choses les plus importantes est d’être particulièrement rigoureux sur le lavage des mains que ce soit avant la préparation des aliments ou après avoir été aux toilettes. Ensuite, il faut également veiller à la propreté du plan de travail, des ustensiles utilisés et du réfrigérateur. Pour finir, les légumes et fruits devront être bien lavés avant de les consommer et de les cuisiner. 

Voici un récapitulatif en vidéo sur la façon d’adapter son alimentation lorsque l’on est porteur du VIH :

Diaporama : 7 idées reçues sur le sida

Les idées reçue sur le VIH et le sida ont la vie dure ! Malheureusement la connaissance biaisée de cette maladie entraîne un manque de vigilance au sein de la population. Voici donc 7 idées reçues en la matière !

7 idées reçues sur le SIDA et le VIH... encore aujourd'hui !

Les idées reçues et les fausses informations liées au virus du sida persistent toujours aujourd’hui, sans compter que depuis plusieurs années, un phénomène de minimisation des conséquences du VIH/sida a lieu. Cela est vrai particulièrement chez les jeunes dont 26% estiment être mal informés sur le VIH/sida selon un sondage Ifop-Bilendi pour Sidaction; il s’agit d’une augmentation de 15 points par rapport à 2009 !

Voici 7 idées reçues sur le SIDA !

1. Aujourd'hui, on guérit du Sida

Pourquoi c’est faux :

Des trithérapies performantes existent depuis 1996, mais elle permettent seulement de « mieux vivre » avec le virus. Celui-ci reste toujours présent dans l’organisme.

2. La pilule protège du Sida

Pourquoi c’est faux :
La pilule est un moyen contraceptif qui permet d’éviter une grossesse. En revanche, elle ne peut rien contre la transmission du VIH dans l’organisme lors d’un rapport sexuel non protégé.

3. Le Sida se transmet par les piqûres de moustiques et les WC publics

Pourquoi c’est faux :

Les moustiques peuvent transmettre des virus tels que le chikungunya ou la dengue, mais pas le VIH !

4. On ne peut pas avoir d'enfants quand on a le Sida

Pourquoi c’est faux :

Avoir un ou des enfants est tout à fait envisageable quand on est séropositif-ve au VIH. Il faut néanmoins anticiper la grossesse afin de bénéficier d’une prise en charge médicale adaptée et d’éviter le risque de contamination de l’enfant.
Ainsi, en France métropolitaine, grâce aux traitements antirétroviraux, le taux de transmission mère-enfant du VIH-1 est passé à 0, 54 % sur la période 2005-2011 (contre 15-20 % en l’absence de traitement).
Cela dit, ce n’est pas le cas dans tous les pays. En Afrique de l’Ouest et centrale, seules 39% des femmes enceintes séropositives sont sous traitement. Le nombre d’enfants qui y naissent avec le virus est très élevé : près de la moitié des enfants naissent infectés par le virus.

5. Le Sida concerne surtout les populations homosexuelles

Pourquoi c’est faux :

À l’échelle mondiale, la victime type du VIH est une jeune femme.
59% des personnes séropositives en Afrique subsaharienne sont des femmes. En Afrique du Sud, le pays le plus touché par l’épidémie, les jeunes filles de 15 à 19 ans ont huit fois plus de chances d’être infectées que leurs homologues masculins.

6. VIH = Sida

Pourquoi c’est faux :

Le VIH, c’est le virus (virus de l’immunodéficience humaine). Le sida, quant à lui, (syndrome d’immunodéficience acquise) représente un certain stade de l’infection. Quand le VIH a pénétré dans un organisme, il s’attaque aux cellules de l’immunité. En se multipliant il entraîne petit à petit l’affaiblissement et la destruction de ces cellules.

Le système immunitaire au cours du temps finit par être tellement amoindri qu’il n’est plus capable de lutter contre des infections dites «opportunistes », et non dangereuses pour les autres personnes. À ce stade, on peut parler de sida.

7. VIH et sport sont incompatibles

Pourquoi c’est faux :

Le VIH n’empêche pas de pratiquer un sport. Il est même bénéfique pour le patient !
Malgré la pathologie, l’activité physique est importante pour le bon fonctionnement de l’organisme. Il faut choisir une activité qui donne du plaisir et qui soit compatible avec l’état de santé de la personne. Même si cette activité est pratiquée à petite dose, elle reste bénéfique : en effet, en plus faire du bien au moral, elle permet également de réduire les risques de maladies cardio-vasculaires.

C’est aussi une façon de développer la masse musculaire ainsi que les capacités pulmonaires du patient !

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Auteurs :

Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics

Camille Ceugnet, Assistante communication chez Pharmacodietetics

Perrine Clabaux, Responsable communication chez Pharmacodietetics

Caroline Melkonian, Responsable diététique chez Pharmacodietetics

 

Recette pour booster les défenses immunitaires

Foie de veau au vinaigre balsamique et pommes de terre écrasées

Ingrédients (pour 2 personnes) : 

2 tranches de foie de veau

1 échalote

Quelques brins de ciboulette

Une cuillère à soupe de vinaigre balsamique

300 gr de pommes de terre

30 gr de beurre

1 pincée de fleur de sel

1 cuillère à café d’huile d’olive

Préparation :

  • Eplucher les pommes de terre puis les mettre à cuire dans une casserole d’eau froide salée en comptant 10 minutes à partir de l’ébullition.
  • Eplucher les échalotes et les ciseler finement. Laver et ciseler la ciboulette. Saler les tranches de foie de veau.
  • Dans une poêle chaude, ajouter un filet d’huile d’olive et saisir les tranches pendant 2 minutes de chaque côté. Les réserver.
  • Dans la même poêle, faire suer les échalotes pendant 1 minute. remettre les fois et déglacer avec une cuillère à soupe d’eau et le vinaigre balsamique.
  • Egoutter les pommes de terre puis les écraser avec le beurre et ajouter la ciboulette.
  • Dresser la purée dans deux assiettes et poser par-dessus la tranche de foie et arroser de sauce. Servir aussitôt. 

Accompagnez le tout d’une petite salade, assaisonnée au vinaigre balsamique, et le tour est joué !