1 personne sur 4 dans le monde souffrira de troubles mentaux au cours de sa vie selon l’OMS. Vous connaissez sans doute quelqu’un dans votre entourage qui souffre d’une pathologie psychiatrique. Ces troubles peuvent être compliqués à comprendre et à gérer.

On vous aide à mieux les cerner !

Maladies mentales ou troubles mentaux : quelle différence ?

L’OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »

La santé mentale fait donc partie intégrante de la santé et est bien plus que la simple absence de symptômes. Elle est déterminée par des facteurs génétiques, biologiques, psychologiques et sociaux.

En psychiatrie, on préfère d’ailleurs parler de trouble mental plutôt que de maladie mentale.

« Un trouble mental a donc été défini de manière statistique par un ensemble de critères permettant, s’ils sont présents, d’identifier des entités, qui, en l’absence de prise en charge présente un mauvais pronostic », selon le Collège national de psychiatrie.

Dans cette définition, on entend par pronostic, l’évolution de la maladie, que ce soit en termes de morbidité (gravité des symptômes) ou de mortalité (par suicide ou par cause non psychiatriques).

Un trouble mental est donc un ensemble de signes et de symptômes, organisés en syndrome, qui connaitra une évolution temporelle.

Ces termes peuvent vous paraître flous. On vous explique :

  • Un signe est une observation clinique « objective ».
  • Un symptôme est une expérience subjective décrite par le patient.
  • Un syndrome est un ensemble de signes et de symptômes formant un ensemble reconnaissable.

Visuel "un trouble mental n'est pas..."

Comment se développe un trouble mental ?

Un trouble mental peut être la conséquence de divers facteurs de risque. Il en existe 3 principaux  :

  • Les facteurs sociaux des troubles mentaux 

Certains troubles mentaux peuvent apparaître si l’ environnement social (professionnel, familial, associatif, etc.) est source de stress.

La maltraitance, la carence affective, les abus sexuels, les violences physiques et/ou psychologiques, les conditions de vie et de travail difficiles, la précarité, l’isolement, le deuil, la discrimination et la stigmatisation, l’état de guerre et/ou les catastrophes naturelles … autant de cas qui peuvent mener  à l’apparition d’un trouble mental. 

  • Les facteurs biologiques des troubles mentaux 

Des troubles mentaux peuvent aussi faire suite à des antécédents personnels ou familiaux de pathologies chroniques (psychiatriques ou non) ou encore d’usage de substances psychoactives. 

  • Des facteurs psychologiques interviennent aussi dans les troubles mentaux

Enfin, des facteurs psychologiques influent sur le risque de présenter des troubles mentaux. Par exemple, le type de personnalité (tempérament et caractère), l’altération des capacités cognitives et/ou le niveau intellectuel diminueraient les capacités d’ajustement à un facteur de stress.

 

Quels sont les différents troubles mentaux?

Au niveau international, deux systèmes  coexistent pour répertorier et classifier les pathologies psychiatriques :

  • La CIM-10 : Classification Internationale des maladies, dixième édition, qui répertorie toutes les maladies dont les troubles psychiatriques.

Chez le médecin généraliste, on retrouvera principalement la CIM-10, intégrée dans les logiciels d’aide à la prescription. Saviez-vous que la prévalence des troubles psychiatrique en médecine générale est d’environ 25% !

 

  • Le DSM-5 : Cinquième édition du Diagnostic and Statistical Manual, rédigé par l’Association Américaine de Psychiatrie, qui ne recense que les troubles psychiatriques.  D’ailleurs, c’est celui-ci qui est le plus utilisé en recherche psychiatrique.  

Les troubles mentaux  sont organisés en 7 grandes catégories :  

  • Les troubles du neurodéveloppement

Ils regroupent entre autres, le trouble du spectre autistique, le trouble déficit d’attention et de l’hyperactivité,  les troubles spécifiques des apprentissages,  la déficience intellectuelle … 

 

  • Les troubles psychotiques

Ces troubles mentaux sont caractérisés par « une perte des limites du moi et une altération marquée de l’appréhension de la réalité ». On retient les délires et les hallucinations, parmi les divers troubles psychotiques. 

  • Les troubles anxieux

Ils sont, quant à eux, caractérisés par une anxiété excessive, sans altération de l’appréhension de la réalité mais associés à des perturbations comportementales. 

  • Les  troubles somatoformes

Ce terme ne vous dit peut être rien mais vous en connaissez certains ! On y retrouve par exemple, le trouble hypocondriaque. La personne qui en est atteinte ressent constamment le besoin de consulter des professionnels de santé. 

 Ces troubles sont caractérisés par « la présence de symptômes physiques faisant évoquer une pathologie non psychiatrique (ou affection médicale générale) mais qui ne peuvent s’expliquer complètement par une pathologie non psychiatrique ». 

  • Les  troubles dissociatifs

Ces troubles mentaux sont définis par « la perturbation des fonctions normalement intégrées comme la conscience, la mémoire, l’identité ou la perception de l’environnement ». Il peut s’agir d’amnésie dissociative ou encore du trouble de dépersonnalisation. 

  • Les  addictions

Les addictions sont également des troubles mentaux. En effet, elles correspondent à « l’impossibilité répétée de contrôler un comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives ». 

On distingue les addictions liées à un produit, tel que le tabac, l’alcool, les drogues … et les dépendances non liées à un produit, c’est-à-dire aux jeux d’argent, au sexe ou encore aux achats compulsifs …

L'addiction aux jeux d'argent

 Ces pathologies ne sont pas à prendre à la légère ! Un trouble mental entraîne nécessairement une détresse psychologique pour l’individu et/ou une répercussion dans les relations sociales. 

12 millions de français, soit presque un individu sur cinq, souffrent d’au moins un trouble psychiatrique. Les troubles mentaux sont au troisième rang des pathologies les plus fréquentes derrière les cancers et les pathologies cardio-vasculaires. 

Un autre fléau touche près de 10% de la population française, il s’agit des troubles du comportement alimentaire. Ce sont aussi des troubles psychiques. 

 

C’est quoi le trouble de l’alimentation ?

Les troubles alimentaires impliquent un dérèglement de l’alimentation ou du comportement lié à l’alimentation. Ces troubles comprennent généralement des changements du régime alimentaire ou de la manière de s’alimenter, ainsi que des actions effectuées par la personne afin d’éviter que la nourriture ne soit absorbée (en se faisant vomir ou en prenant un laxatif, par exemple).

Si un comportement alimentaire inhabituel se poursuit pendant un certain temps et nuit de manière de façon notoire à la santé physique de la personne, à sa capacité à effectuer des tâches scolaires ou professionnelles, ou encore affecte les interactions de la personne avec les autres, alors ce comportement est considéré comme un trouble.

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) touchent principalement des femmes et commencent généralement à l’adolescence.  Mais quels sont les différents types de troubles alimentaires ?

La classification DSM-5 retient trois grands troubles du comportement alimentaire  : l’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. 

  • L’anorexie mentale, un trouble alimentaire qui touche principalement les jeunes 

L’anorexie mentale se caractérise par une restriction des apports alimentaires conduisant à une perte importante de poids. La personne souffrant d’anorexie mentale a le sentiment d’être toujours en surpoids et exprime une peur intense face à cela.

L’individu a une perception déformée de l’image de son corps et ne reconnaît pas la gravité de sa maigreur. Elle cherche alors à maigrir par tous les moyens. Elle va contrôler les calories de tous les aliments consommés.

Les personnes qui en sont atteintes peuvent également manger en très grande quantité puis se faire vomir ou utiliser des laxatifs pour éliminer la nourriture ingurgitée. Cette privation de nourriture est très nuisible pour la santé.

Ce trouble se déclenche en le plus souvent entre 14 et 17 ans comme l’indique l’Inserm. L’anorexie mentale touche entre 0,9 et 1,5% des femmes et 0,2 à 0,3% des hommes.

  • La boulimie est le second trouble alimentaire de la classification DSM-5

La boulimie est aussi un trouble alimentaire. Le DSM-5 traduit la boulimie par des absorptions alimentaires largement supérieures à la moyenne et en peu de temps associées à une impression de perdre le contrôle des quantités ingérées ou de la possibilité de s’arrêter. On observe également une mise en place de comportements compensatoires visant à éviter la prise de poids (vomissements provoqués, prise de laxatif ou de diurétiques, jeûnes, exercices physiques intensifs). 

La fréquence est d’au moins une fois par semaine durant au moins 3 mois. La prévalence de la boulimie est de 1,5% chez les femmes contre 0,5% chez les hommes.

  • L’hyperphagie boulimique, un trouble alimentaire qui rime avec frénésie alimentaire

Enfin, le dernier grand trouble alimentaire répertorié est l’hyperphagie boulimique. Les critères du DSM-5 pour l’hyperphagie boulimique se traduit par la consommation d’une quantité de nourriture anormalement importante. Il s’agit d’une frénésie alimentaire où les personnes atteintes ressentent une perte de contrôle.

Ces épisodes sont associés à au moins 3 éléments suivants :

  • Manger beaucoup plus rapidement que la normale,
  • Manger jusqu’à ressentir une distension pénible de l’abdomen,
  • Manger de grandes quantités de nourriture en l’absence d’une sensation de faim physique,
  • Manger seul par gêne de la quantité de nourriture absorbée,
  • Se sentir dégoûté de soi-même, coupable ou déprimé après avoir mangé. 
  • Les épisodes d’hyperphagie ont lieu au moins une fois par semaine pendant au moins 3 mois consécutifs. Contrairement à la boulimie, il n’y a pas d’utilisation récurrente de comportements compensatoires inappropriés.  
  • D’autres troubles alimentaires sont liés à l’ingestion

 En plus de ces trois grands troubles, la classification DSM-5 indique également l’existence d’autres troubles liés à l’ingestion des aliments. On y retrouve par exemple : 

 

  • Le pica : ce trouble alimentaire correspond à une ingestion répétée de substances non nutritives pendant au moins un mois (plâtre, sable, cheveux, papier…) ;
  • Le mérycisme : autre trouble alimentaire, le mérycisme. Il s’agit de régurgitations répétées de nourriture pendant une période d’au moins un mois. Les aliments sont remastiqués, ré-avalés ou encore recrachés.
  • Trouble de la rumination : ce trouble alimentaire consiste quant à lui à régurgiter les aliments après les avoir ingérés.
  • La restriction ou l’évitement de l’ingestion d’aliments : les personnes qui sont atteintes de ce trouble alimentaire consomment très peu d’aliments et/ou en évitent certains. Cela peut provenir de la peur des effets indésirables pouvant survenir lorsque l’on s’alimente, comme le fait de s’étouffer ou de vomir. 

 

Le patient consulte son médecin

Notons tout de même que la Haute Autorité de Santé indique que « quel que soit le type de TCA, on peut retrouver une restriction calorique et/ou des crises de boulimie (ou crises d’hyperphagie) et/ou des conduites purgatives (souvent vomissements et/ou prise de laxatifs ou plus rarement prise de diurétiques). »

Pour tous ces troubles, la prise en charge est spécifique et pluridisciplinaire. Il est important de consulter des professionnels de santé quand on souffre de troubles mentaux ou de troubles alimentaires.

Quel que soit votre motif de consultation auprès d’un professionnel de santé ou de la nutrition, prenez le temps de vous renseigner sur ses diplômes et de demander conseil à votre médecin traitant si besoin afin de laisser votre santé dans les mains d’une personne compétente.  Le médecin généraliste n’a pas de formation spécifique concernant l’alimentation mais il vous dirigera vers les professionnels compétant en fonction de la cause de vos questionnements. 

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Auteurs :

Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics

Camille Ceugnet, Assistante communication chez Pharmacodietetics

Caroline Melkonian, Responsable diététique chez Pharmacodietetics

Contacts et sites utiles en cas de trouble alimentaires

Recette de cuisine anti-déprime

Lieux de prise en charge

Les centres Sos Anor

Les centres Sos Anor sont des lieux de prise en charge pluridisciplinaire (psychiatre, psychologue, diététicien-nutritioniste, psychomotricien) de l’anorexie. Il en existe un à Paris et un à Nantes.

Site web :  www.sosanor.org

Tél. : 01.45.53.38.39 ou 07.83.11.25.05 pour les Nantais 

Mail :  lecentre@sosanor.org

La Maison de Solenn

La Maison de Solenn propose une prise en charge multi-disciplinaire des troubles du comportement alimentaire pour les adolescents de 11 à 18 ans. Ce lieu de prise en charge est situé à Paris.

Site web :  www.mda.aphp.fr

Tél. :  01.58.41.24.24

Associations

La Note Bleue

La Note Bleue est une association qui vient en aide aux malades ainsi qu’à leurs familles. Elle travaille avec les Centres Anor.

Site Web :  www.association-lanotebleue.fr 

Tél. : 01.45.53.38.39 ou 07.83.11.25.05 pour les Nantais

Mail : la.note.bleue@hotmail.fr ou  lanotebleuegrandouest@gmail.com 

La Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB)

La Fédération Française Anorexie Boulimie (FFAB) est une association qui regroupe des spécialistes du dépistage, du diagnostic, de la prise en charge, du traitement et de la recherche sur les troubles du comportement alimentaire (TCA), ainsi que des représentants des fédérations et associations de familles et d’usagers.

Site Web : www.ffab.fr

Mail :  fnatca@gmail.com 

Association Autrement

L’association Autrement a comme mission principale d’aider les personnes souffrant de troubles alimentaires (anorexie, compulsions, boulimie…) à travers différents outils thérapeutiques.

Ses autres missions sont d’apporter des informations nutritionnelles objectives dans un but préventif et de former les professionnels de santé aux troubles alimentaires. Travaillant en connection avec les soignants, elle est un maillon de la chaîne thérapeutique.

Elle est située à Pontoise, en région parisienne.

Site Web : www.anorexie-et-boulimie.fr

Mail : autrement.asso@orange.fr

Association Enfine

Enfine est une association loi 1901 d’intérêt général qui rassemble des personnes animées par le désir d’accueillir et de soutenir la démarche de tous ceux et celles qui s’adressent à elle, qu’elles souffrent elles-mêmes de troubles du comportement alimentaire, ou qu’elles aient dans leur entourage proche quelqu’un qui en souffre. Leur site met à disposition des informations sur les différentes maladies, des témoignages, des actualités et des contacts.

Site Web : www.enfine.com

Mail : autrement.asso@orange.fr

Lignes d’écoute

Anorexie Boulimie, Info écoute

La permanence téléphonique est assurée quatre jours par semaine, de 16h à 18h, par :

  • Lundi : des psychologues 
  • Mardi : des associations spécialisées TCA 
  • Jeudi : des médecins   
  • Vendredi : tous les spécialistes, en alternance

Tél. : 0 810 037 037 (0,06 €/minute + prix d’un appel local)

Fil santé Jeunes

Fil Santé Jeune est un dispositif de Santé publique France et propose un service d’appel téléphonique pour répondre aux questions santé des jeunes.

Site Web : filsantejeunes.com

Tél. : 0800 235 236