3 choses à savoir sur la contraception
Pilule, anneau vaginal, préservatif masculin… il est parfois difficile de s’y retrouver, de choisir la bonne méthode et de comprendre comment la contraception fonctionne.
On fait le point avec ces 3 choses à savoir sur la contraception !
1. Il existe 5 stratégies contraceptives répertoriées par l’OMS
L’Organisation Mondiale de la Santé a répertorié les stratégies contraceptives suivantes (et la dernière n’est pas fiable du tout !) :
1) Les méthodes basées sur la stratégie de contraception hormonale qui ont pour but de bloquer l’ovulation
- Les pilules de contraception orale : les contraceptifs oraux et combinés empêchent la libération des ovocytes dans les ovaires alors que les pilules à progestatifs seuls épaississent la glaire cervicale ce qui empêche les spermatozoïdes et l’ovule de se rencontrer. Elles inhibent également l’ovulation.
Il existe donc deux types de contraception orale : les pilules combinées, qui contiennent à la fois un progestatif et un estrogène, et les pilules progestatives qui ne contiennent, quant à elles, qu’une seule hormone en quantité très faible. Elles sont composées soit de désogestrel, soit de lévonorgestrel;
- Les implants : c’est un petit bâtonnet qui est inséré sous la peau et qui diffuse des hormones progestatives ;
- Les contraceptifs injectables : il s’agit d’une injection d’hormones progestatives tous les trois mois ;
- Les patchs contraceptifs : il s’agit d’un patch transdermique qui contient deux hormones. Il est à changer toutes les semaines ;
- Les anneaux vaginaux : il s’agit d’un anneau, diffusant deux hormones, que la femme place dans son vagin à chaque début de cycle ;
2) Les méthodes de contraception intra-utérines
- Les dispositifs intra-utérins aussi appelés stérilets : c’est un objet d’environ 3,5cm placé dans l’utérus. Il peut être hormonal (il diffuse alors une hormone progestative), ou en cuivre (ce qui rend les spermatozoïdes inactifs) ;
3) La barrière physique entre les gamètes
- Les préservatifs : ils forment un obstacle qui empêche les spermatozoïdes et l’ovule de se rencontrer ;
4) Les méthodes basées sur la stérilisation, c’est-à-dire empêcher la production de gamètes
- La stérilisation masculine : elle consiste à sectionner les canaux déférents afin d’empêcher la progression des spermatozoïdes ;
- La stérilisation féminine : elle bloque le passage des ovules dans les trompes de Fallope ;
5) Des méthodes un peu moins efficaces…
- Les méthodes reposant sur le retrait (coït interrompu) : l’homme évite que le sperme pénètre dans le vagin de la femme pour empêcher la fécondation ;
- La connaissance des périodes de fertilité.
On rappelle que l’unique connaissance des périodes de fertilité et le coït interrompu n’ont pas grande efficacité pour se prémunir d’une grossesse. Il ne s’agit de contraception fiable et il vaut mieux s’en remettre au quatre autres stratégies décrites ci-dessus !
2. Contraception ne rime pas avec protection contre les IST
Ce n’est pas parce que l’on prend une contraception pour empêcher une grossesse que l’on est protégé contre les infections sexuellement transmissible (IST). Cela n’a vraiment rien à voir !
L’utilisation correcte et systématique d’un préservatif est donc fortement recommandée en complément d’un moyen de contraception lorsque l’on veut se protéger contre les IST.
La Haute Autorité de Santé rappelle d’ailleurs que « le préservatif masculin est la seule méthode qui ait fait preuve de son efficacité dans la prévention de la transmission des infections sexuellement transmissibles. »
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, plus d’une trentaine de bactéries, virus et parasites sont identifiés comme pouvant se transmettre par voie sexuelle. Et pour la grande majorité, l’incidence des maladies sexuellement transmissibles est en lien avec huit de ces agents pathogènes.
Quatre de ces huit infections peuvent être guéries. Il s’agit de
- La syphilis
- La gonorrhée
- La chlamydiose
- La trichomonase
Les quatre autres infections se transforment en maladies chroniques :
- L’hépatite B
- Le virus de l’herpès (herpes virus simplex ou HSV)
- Le VIH
- Le papillomavirus humain (VPH)
Alors en plus d’une contraception pour se prémunir d’une grossesse, on n’oublie pas de se protéger contre les IST !
3. Les aliments peuvent entrer en interaction avec la contraception
- Le pamplemousse peut intéragir avec la contraception
La consommation de pamplemousse associée à la prise d’une pilule estroprogestative pourrait en augmenter les effets indésirables ou entraîner une diminution de son fonctionnement. Même si ce fruit est peu calorique et bourré de vitamines, sa consommation est donc malheureusement à limiter !
- Attention au cholestérol lorsqu’on est sous contraception
Les traitements hormonaux ont tendance à faire augmenter le taux de cholestérol total dans le sang et à diminuer le taux de HDL-cholestérol qui est le “bon cholestérol”. Ils peuvent également entraîner une augmentation du taux de triglycérides. Cette hausse de la cholestérolémie apparaît généralement chez les femmes ayant déjà un problème de cholestérol ou des prédispositions.
Un examen sanguin régulier est nécessaire afin de vérifier les taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang. Il est généralement rare que cette augmentation entraîne un arrêt du traitement. Cependant, quelques règles alimentaires peuvent être mises en place. Une alimentation équilibrée et variée est recommandée, en limitant les repas riches en gras et/ou en sucre.
On limitera la consommation d’aliments riches en cholestérol et en triglycérides. Il faut donc limiter les viandes rouges, la charcuterie, les œufs, les matières grasses d’origine animale ou encore le fromage lorsque l’on est sous contraception !
On peut également augmenter sa consommation d’aliments contenant du HDL-cholestérol tels que les matières grasses d’origine végétale et les poissons gras.
- Contraceptifs combinés et thrombose artérielle
La pilule estroprogestative de 3ème génération et le patch contraceptif (EVRA) peuvent augmenter les risques de thrombose artérielle qui est la formation d’un caillot sanguin dans une artère.
Du point de vue de l’alimentation, il faut donc maintenir une bonne hydratation et on réduit autant que possible la prise d’alcool.
On peut également limiter la consommation d’aliments riches en vitamine K qui contribue à la coagulation sanguine : choux, épinard, blette, brocolis, persil, avocat…
Bonus : focus sur le cycle menstruel
Saviez-vous qu’un cycle menstruel régulier est de vingt-huit jours environ ?
C’est le premier jour des règles qui est considéré comme le premier jour du cycle. A ce moment, le cerveau commence à sécréter l’hormone folliculo-stimulante (FSH), qui a pour effet de stimuler les ovaires.
Pendant 14 jours, cette hormone favorise la sécrétion d’estrogènes et la maturation du futur ovule.
Que sont les estrogènes ? Il s’agit d’un groupe de stéroïdes responsables du développement des caractères sexuels féminins (utérus, seins et épaississement de la paroi du vagin). Ils agissent également sur le cerveau, participent à la consolidation des os, féminisent la voix et influent sur la qualité de la peau et des cheveux. Ils sont également responsables de la répartition du tissu adipeux (graisse) et rendent les femmes plus sensibles aux problèmes veineux (comme, par exemple, la phlébite) et aux maladies auto-immunes.
Aux alentours du 12ème jour, le cerveau commence à sécréter l’hormone lutéinisante (LH) dont la concentration sanguine va augmenter jusqu’à déclencher l’ovulation.
L’ovulation a lieu au 14ème jour du cycle. C’est là que l’ovaire commence à sécréter de la progestérone. Cette hormone épaissit la paroi interne de l’utérus (l’endomètre) ainsi que la muqueuse et la prépare à recevoir l’œuf.
S’il n’y a pas eu de fécondation, sous l’effet de la progestérone, le cerveau cesse progressivement de sécréter la FSH et la LH. Les ovaires diminuent leur production d’estrogènes, puis de progestérone. Et ainsi de suite jusqu’au prochain cycle !
À ce moment, les règles surviennent par l’action de la diminution des taux sanguins de l’ensemble de ces hormones. Ainsi, la partie la plus superficielle de la muqueuse se détache de la paroi de l’utérus et s’élimine avec le sang. En moyenne, les règles durent de trois à sept jours.
En revanche, si l’œuf a été fécondé, il va commencer sa nidation dans la muqueuse et commencer à sécréter l’hormone de la grossesse : la hCG (hormone choriono-gonadotrophique humaine). Celle-ci va permettre de stimuler la sécrétion des hormones œstrogène et progestérone pour éviter que la muqueuse utérine ne se détache, et ce, jusqu’à ce que le placenta soit suffisamment mature pour préserver la grossesse.
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Auteurs
Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics
Perrine Clabaux, Responsable communication chez Pharmacodietetics
Caroline Melkonian, Responsable diététique chez Pharmacodietetics