L’aspartame : dangereux pour la santé ? Voici 7 choses à savoir sur cet édulcorant

11 Mar,21 | Actualité nutrition santé

Depuis quelques années, l’aspartame, édulcorant consommé par des millions de personnes, est décrié. On entend dire qu’il serait notamment cancérogène. Or selon d’autres études, l’aspartame serait en réalité non dangereux pour la santé s’il est pris en quantité raisonnable. 

Qu’en est-il exactement ? Faisons le point et découvrez sept choses à savoir sur cet édulcorant.

1. L’aspartame a été découvert par hasard

L’aspartame a été découvert par hasard en 1965. C’est un chercheur chimiste de la société Searle, James Schlatter, qui est à l’origine de cette découverte. Initialement, ce chercheur travaillait sur un traitement de l’ulcère.

En essayant de synthétiser la gastrine, une hormone digestive, il obtient un produit intermédiaire, qu’il goûte accidentellement en léchant son doigt.

Il découvre alors que la substance a un goût sucré… En effet, l’aspartame a un pouvoir sucrant 150 fois plus fort que le sucre classique (le saccharose) !

Ceci est surprenant car l’aspartame, chimiquement parlant, n’est pas un sucre car il est composé de deux acides aminés, les briques de bases des protéines.

 

2. L’aspartame est présent dans plus de 6000 produits alimentaires et dans près de 500 produits pharmaceutiques

L’aspartame est un additif alimentaire qui se cache dans nos produits allégés : desserts et sodas light, chewing-gum sans sucres, édulcorants de table…

Pour savoir savoir si un produit « light » contient de l’aspartame, il faut vérifier si sa présence est indiquée sur l’étiquette du produit : soit par son nom (c’est-à-dire « aspartame ») soit par son numéro, E 951.

Voici une liste non-exhaustive d’aliments où l’aspartame peut être utilisé dans leurs versions faibles en calories :

 

  • Boissons gazeuses non alcoolisées
  • Céréales
  • Chewing-gums
  • Sirops aromatisés pour le café
  • Eaux aromatisées
  • Pâtes de fruits à tartiner
  • Thé glacé, prêt à boire
  • Préparations instantanées pour boissons chocolatées
  • Confitures et gelées
  • Jus de fruits
  • Sirops d’érable
  • Substituts de repas
  • Boissons diététiques gazeuses non alcoolisées
  • Barres nutritionnelles
  • Yaourt sans sucre

Voici une liste de quelques médicaments contenant de l’aspartame :

  • Augmentin sirop 125 et 250
  • Bisolvon sachets granulés
  • Clamoxyl 500 et 1000 comprimés
  • Dafalgan Codeine comprimés
  • Adiva vitamines
  • Calcium 600, comprimés effervescents
  • Calicum Sandoz sachets poudre
  • Totephan sachets

Vous l’aurez compris : dès que c’est light, il y a de fortes chances que le produit contienne de l’aspartame ! On retrouve donc ce composant dans une grande partie de notre alimentation.

 

L'aspartame est présent dans les sodas lights

3. La suspicion envers l’aspartame a commencé dès 1975

Quelques années après la découverte de l’aspartame, la société Searle dont est issu le chercheur ayant découvert le produit fait une demande d’autorisation de mise sur le marché auprès de la FDA, l’autorité de régulation américaine des denrées alimentaires et des médicaments.

L’autorisation est d’abord obtenue puis suspendue en 1975 face à des doutes sur un potentiel cancérigène.

En 1979, une commission indépendante nommée par la FDA se prononce contre l’autorisation de commercialisation en attendant de nouvelles études.

Par la suite, d’autres événements viennent mettre en péril la réputation de l’aspartame. C’est le cas de la désignation d’un nouveau président à la tête de la FDA par une équipe gouvernementale dont fait partie le Président de Searle (il s’agit en réalité de Donald Rumsfeld, qui deviendra plus tard Sécrétaire à la Défense des gouvernements Ford et Bush). Quelques mois plus tard, la FDA autorise l’aspartame, ce qui accentuera encore la méfiance.

Cerise sur le gateau, la société Searle est finalement rachetée par Monsanto, ce qui ternit définitivement l’image de l’édulcorant auprès du grand public et de certaines associations.

4. L’aspartame a été accusé d’être cancérigène et de provoquer des accouchements prématurés

Deux études principales ont fait état de dangers de l’aspartame pour la santé, en particulier concernant le cancer et les accouchements prématurés.

La première étude est italienne et date de 2010. Elle a révélé une augmentation très importante de l’incidence des cancers (en particulier du poumon et du foie) chez des rongeurs mâles.

Cependant, après enquête, les experts de l’ANSES (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ont émis certains doutes sur la méthodologie de l’étude.

La deuxième étude est danoise et date également de 2010. Cette étude a mis en lumière une association statistique entre la consommation de soda contenant des édulcorants et l’augmentation du risque d’accouchement prématuré induit.

Cependant, l’ANSES a considéré que cette étude était incomplète et nécessitait des travaux complémentaires.

Les deux principaux dangers dont on accuse généralement l’aspartame sont donc un risque cancérigène et un risque de d’accouchement prématuré. Mais comme nous le verrons dans le point suivant, l’aspartame a depuis été reconnu comme non dangereux pour la santé dans la population générale.

En revanche, l’aspartame est formellement interdit pour les gens qui souffrent d’une maladie particulière : la phénylcétonurie. Cette maladie, qui résulte du déficit d’une enzyme, entraîne une accumulation de phénylalanine dans le sang qui devient toxique pour le cerveau. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter cet article de la HAS sur la phénylalanine (document PDF).

 

5. En réalité, nien ne prouve que l’aspartame est cancérigène et dangereux pendant la grossesse

Déjà en 2002, l’ANSES a publié une étude qui ne confirme pas que l’exposition à l’aspartame soit une cause de l’augmentation de l’incidence des tumeurs du cerveau chez l’Homme.  

Cette étude de l’ANSES nous indique également que la consommation d’aspartame dans l’alimentation française adulte est comprise entre 0,13 et 2,8 mg/kg/j ce qui est bien loin de la dose journalière admissible de l’aspartame qui est de 40 mg/kg/j.  

Ainsi, selon l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments), « un adulte pesant 60 kg buvant 12 canettes d’un soda allégé chaque heure, présenterait quand même une concentration de phénylalanine dans le sang inférieure à 6 mg/dl, comme le recommandent les lignes directrices cliniques actuelles, et ceci sans que des effets sur la santé soient signalés. »

Autre exemple parlant : la consommation d’un comprimé d’édulcorant, d’une cuillère à café d’édulcorant en poudre, d’un yaourt aux fruits allégé, d’une canette de soda light et d’un chewing-gum sans sucre représente 246mg d’aspartame. On est donc bien loin des 40 mg par kilo de poids par jour…

Il faudrait donc consommer des quantité astronomiques d’aspartame pour que sa consommation soit un danger pour la santé !

L’EFSA a par ailleurs publié en 2013 une évaluation complète des risques associés à l’aspartame dont la conclusion est qu’il est sûr pour la population générale. Pour cela, elle s’est appuyée sur 112 documents et 200 commentaires provenant de la communauté scientifique internationale. Ainsi, l’EFSA conclut dans son rapport que « l’aspartame et ses produits de dégradation sont sûrs pour la consommation humaine aux niveaux actuels d’exposition ».

À noter qu’en 2015, l’ANSES publié un avis relatif à l’évaluation des bénéfices et risques nutritionnels des édulcorants intenses et a conclu que les données disponibles sont insuffisantes pour statuer d’un effet bénéfique ou de risques liés à leur consommation. Il faudrait donc faire de nouvelles études plus poussées sur ce sujet.  

L'aspartame est présent dans les yaourt light

6. L’aspartame pourrait avoir des effets sur le microbiote

Des études sont également en train d’être menées sur l’impact de la consommation d’aspartame sur la flore digestive. Il se pourrait qu’elle entraîne des modifications sur notre microbiote 

Le microbiote correspond à l’ensemble des micro-organismes qui peuplent un microbiome. Il comprend les bactéries, virus, champignons (levures), archées et autres micro-organismes, présents sur ou dans le corps humain.

Par exemple, une étude réalisée par l’université Ben Gourion du Néguev (Israël) et l’université technologique de Nanyang (Singapour) a révélé la toxicité relative de six édulcorants artificiels pour notre microbiote intestinal : l’aspartame, le sucralose, la saccharine, le néotame, l’advantame et l’acésulfame de potassium.

L'aspartame peut avoir des effets sur le microbiote

6. L’aspartame pourrait favoriser l’obésite

Si l’aspartame n’a pas de toxicité aux doses auxquelles nous le consommons, il a quand même le défaut de conditionner une appétence au goût sucré. Si vous consommez des produits sucrés contenant de l’aspartame, vous continuerez d’en vouloir toujours plus 

En effet, l’aspartame est cent cinquante fois plus sucrant que le sucre lui-même. Ainsi, il trompe les papilles en activant les même récepteurs papillaires que le sucre. Le cerveau ne faisant pas la différence au niveau du goût, il recherche la ration énergétique promise : or l’aspartame n’apporte presque aucune calorie. Cela a pour conséquence une augmentation de l’appétit et donc de la prise alimentaire. 

En d’autres termes, la consommation d’édulcorants comme l’aspartame réduit la ration de sucre tout en entretenant une appétence croissante pour les aliments sucrés.

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Auteurs

Grégory Guilbert, Pharmacien, Responsable de publication et CEO chez Pharmacodietetics

Perrine Clabaux, Responsable communication chez Pharmacodietetics

Caroline Melkonian, Responsable diététique chez Pharmacodietetics

Petit dessert sans sans sucre

Oeufs à la neige

Oeufs à la neige
sans sucre
(pour 2 personnes)

Ingrédients :

  • 250ml de lait ; 
  • 2 œufs ; 
  • 4 cuillères à café d’édulcorant en poudre ; 
  • ½ gousse de vanille ; 
  • Sel ; 
  • Amandes effilées.  

Préparation :

Réaliser la crème anglaise : 

Chauffer le lait avec la gousse de vanille fendue en deux. 

Séparer les blancs d’œufs des jaunes.  

Délayer les jaunes d’œufs avec un peu de lait chaud. Ajouter les jaunes dans la casserole de lait et faire épaissir à feu doux sans cesser de remuer, pendant une dizaine de minutes.  

Hors du feu, ajouter 2 cuillères à café d’édulcorant, remuer et verser dans deux bols puis faire refroidir.  

 

Réaliser les blancs en neige : 

Verser les blancs d’œufs dans un saladier et ajouter une pincée de sel. Monter les blancs en neige ferme. Ajouter les 2 cuillères à café d’édulcorant restantes à la fin.  

Réaliser des quenelles de blanc à l’aide de 2 cuillères à soupe. Les disposer sur une assiette avec un fond d’eau, recouvrir avec une autre assiette et cuire au micro-onde 30 secondes à 700 watts.  

Déposer les blancs cuits sur la crème anglaise et décorer avec quelques amandes effilées préalablement doré dans une poêle.