Lors de la recherche et de la découverte d’une MICI, c’est souvent l’alimentation qui est remise en question alors qu’elle n’en est pas la cause.  

Une alimentation adaptée peut cependant soulager les symptômes.

MICI : Le risque de carence, d’anémie et de dénutrition

MICI et dénutrition

De nombreux facteurs expliquent l’apparition d’une dénutrition : l’augmentation du métabolisme au repos due à l’inflammation et à la fièvre, la réduction des apports alimentaires en période de poussées, les vomissements et nausées, l’anorexie, la prise de médicaments, la douleur, la malabsorption…

Pour lutter contre cette dénutrition, un régime hyperénergétique et hyperprotidique sera mis en place par une diététicienne-nutritionniste. 

Si cela ne suffit pas, une alimentation entérale, administration de nutriments sous forme liquide par le bais d’une sonde, ou une alimentation parantérale, admnistration de nutriments directement dans les veines, peut être proposée. 

MICI, carence en fer et anémie

Les pertes hémorragiques dues à la présence de sang dans les selles peuvent entraîner une anémie. La malabsorption entrainée par les MICI ainsi que les éventuelles restrictions alimentaires et l’inflammation sont également des causes de carence en fer. 

Pour rappel, le fer est un oligoélément qui est essentiel à la fabrication de l’hémoglobine, indispensable à la formation des globules rouges et au transport de l’oxygène dans le sang. 

MICI et carences

La diminution des apports alimentaires et la malabsorption entraînent des carences en vitamines et minéraux. Les carences les plus fréquentes concernent le fer, comme vu précédemment, la vitamine D, la vitamine B12, les folates et le zinc.

La carence en vitamine D peut provenir de la limitation de la consommation de produits laitiers de peur d’aggraver les symptômes.

Selon la partie de l’intestin touchée, il peut y avoir une mauvaise absorption de la vitamine B12 ce qui entraîne une carence. La vitamine B12 se trouve uniquement dans les aliments d’origine animale. Une supplémentation est envisagée en cas de carence, de régime végétarien et de régime végétalien.

La carence en folates est, quant à elle, souvent le résultat d’une régime pauvre en fibres ou d’une malabsorption.

MICI et déshydratation

Les diarrhées, ainsi que le fait d’éviter de boire de peur d’aggraver les symptômes, entraînent une déshydratation. Il faut donc veiller à avoir un apport hydrique journalier suffisant. 

Pour une alimentation adaptée à l’évolution de la pathologie et aux symptômes, il est indispensable de consulter un diététicien-nutritionniste, votre médecin traitant ou votre spécialiste. 

MICI, régime pauvre en FODMAPs et intolérances ?

Dans la prise en charge des MICI, il n’y a pas de régime particulier à mettre en place, le but est de conserver une alimentation équilibrée afin d’éviter les carences. 

Pendant les poussées, on peut mettre en place ce qu’on appelle un régime d’épargne digestive, c’est-à-dire limiter la consommation de fruits et légumes. Ce régime est utilisé de façon transitoire. Il permet de soulager le travail des intestins, de limiter les douleurs abdominales, de favoriser la cicatrisation des lésions intestinales, de diminuer les diarrhées. Il agit sur les symptômes mais pas sur la pathologie en elle-même.   

 

Une attention particulière lors des poussées et de la prise de corticoïdes

Il faut porter une attention particulière lors des poussées et la prise de corticoïdes.

En phase de crise, il est important d’adapter son alimentation en parallèle de la prise des corticoïdes. Lors de la prise de ces médicaments au long cours, il peut y avoir des effets secondaires non négligeables comme une prise de poids, du diabète, de l’hypertension artérielle, une fragilité au niveau des os…

Les conseils de la HAS, de l’association AFA et de l’assurance maladie en période de crise avec une corticothérapie vont être de privilégier, selon la tolérance de chaque patient, la consommation : 

  • Des fruits et légumes de manière à ce qu’ils soient épluchés, cuits et mixés. Les bananes, les agrumes et le chou étant riche en potassium peuvent être favorisé durant la prise de corticoïdes ; 
  • Des produits laitiers pauvres en lactose ou des substituts végétaux ;
  • D’aliments riches en vitamine D. Attention cependant aux poissons gras qui ne sont pas conseillés en phase de crise des MICI. 

En revanche, il est déconseillé de consommer des aliments riches en sel, des sucres rapides (confiseries et chocolat), des repas riches en graisses (viandes, poissons gras, fritures…), des légumineuses, et des féculents à base de céréales complètes. 

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Le régime pauvre en FODMAPs est-il conseillé en cas de MICI ? 

FODMAPs signifie « Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols  » ce qui veut dire “Oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale ». 

Il s’agit donc de glucides à chaînes courtes, autrement dit de sucres, qui ne sont totalement ou partiellement pas digérés et absorbés par l’intestin grêle et qui vont arriver dans le colon où ils vont fermenter. Cela peut entraîner la production de flatulences, accélérer le transit et entraîner des douleurs abdominales. 

Le régime pauvre en FODMAPs est plutôt conseillé dans le cas du syndrome de l’intestin irritable qui est une pathologie qui ne fait pas partie des MICI. 

Les intolérances alimentaires ?

Il est important de prendre en compte les intolérances du patient dans la prise en charge des MICI. Il faut cependant noter que supprimer le gluten ou le lactose de l’alimentation ne fait pas partie des traitements de ces pathologies. 

Dans le cas d’une intolérance au lactose, il faut supprimer le lait, les laitages et les fromages. Les produits d’origine végétale tels que les boissons et yaourts végétaux peuvent permettre de remplacer les produits laitiers. 

Dans le cas d’une intolérance au gluten, il faudra supprimer les aliments contenant les céréales suivantes : seigle, avoine, blé et orge.

 

Lors de la prise en charge des MICI, le suivi par un diététicien-nutritionniste permet d’évaluer l’état nutritionnel du patient, d’évaluer les prises alimentaires, d’avoir des conseils personnalisés, de pouvoir parler des peurs en lien avec l’alimentation.

Cet article a été rédigé par notre comité scientifique composé de pharmaciens
et d’une diététicienne, en collaboration avec notre équipe communication.

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Nos sources

1. Un régime pauvre en FODMAPs pour réduire les troubles fonctionnels intestinaux [en ligne] Consulté en avril 2022. https://www.cerin.org/breves-scientifiques/un-regime-pauvre-en-fodmaps-pour-reduire-les-troubles-fonctionnels-intestinaux/

2. Maladie de Crohn. [en ligne] Consulté en mai 2022 https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2008-06/guide_medecin_crohn_web.pdf

3. Manger avec une MICI en poussée et en rémission. [en ligne] Consulté en mai 2022 https://www.afa.asso.fr/wp-content/uploads/2020/03/MANGER-AVEC-UNE-MICI-EN-POUSSEE-ET-EN-REMISSION.pdf

4. L’alimentation, des conseils diététiques au traitement nutritionnel. [en ligne] Consulté en mai 2022 https://www.cregg.org/espace-patients/my-mici-book/lalimentation-des-conseils-dietetiques-au-traitement-nutritionnel/

5. Pourquoi est-il important de surveiller mes réserves en fer ? [en ligne] Consulté en mai 2022 https://www.afa.asso.fr/wp-content/uploads/2021/07/Livret-MICI-A5-SEPTEMBRE-V6.pdf

6. Carences nutritionnelles et vitaminiques au cours des MICI : un problème sous estimé ? [en ligne] Consulté en mai 2022 https://www.edimark.fr/Front/frontpost/getfiles/24406.pdf

7. Manger avec une MICI en poussée et en rémission. MANGER-AVEC-UNE-MICI-EN-POUSSEE-ET-EN-REMISSION.pdf (afa.asso.fr)

8. En cas de corticothérapie orale prolongée – ameli-sophia. https://www.ameli-sophia.fr/index.php?id=194.